Scène 9, L'homme en blanc

L’homme en blanc Pierre Bachelet



Il descend de l'avion, il embrasse la terre
A genoux sur le sol comme on fait sa prière.
Et même les officiels ne savent plus quoi faire
Avec leurs vieux discours, leurs tenues militaires.

Il arrive, il descend, il est là l'homme en blanc.
Il embrasse les enfants que la foule lui tend.
Dieu que la terre est rouge quand on le voit si blanc.
Comme un bateau qui bouge sur la marée des gens.

Et les mots qu'il prononce dans les haut-parleurs
Sont des coups de semonce qui lui vont droit au cœur.
Il arrive, il descend, il est là l'homme en blanc.
Devant chaque visage, il s'arrête un instant.
Et les grands des écoles chantent pour l'homme en blanc
Ces vieux chants espagnols où s'engouffrent le vent :
Et même le plexiglas à l'épreuve des balles
ne le sépare pas des foules qui dévalent.
Il arrive, il descend, il est là l'homme en blanc.
Son parcours est rempli par des millions de gens.
Dieu que la place est noire quand on le voit si blanc
Comme une vague d'espoir où s'accrochent les gens.

Et la vie qu'il annonce aux peuples à genoux
C'est comme une réponse qui les remet debout.
Il arrive, il descend, il est là l'homme en blanc
Il poursuit son voyage infatigablement.
Dieu que le ciel est bleu quand on le voit si blanc
Comme une voile qui bouge sur la marée des gens.

Señor Jesus ten piedad de nosotros
Señor Jesus ten piedad compacion
Señor Jesus ten piedad de nosotros
Señor Jesus ten piedad compacion

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